Visite au Centre Photographique Rouen Normandie - Lycée Les Bruyères

Visite au Centre Photographique Rouen Normandie

, par Sébastien Kirch

L’exposition de Lorenzo Vitturi intitulée Nulla è Puro propose aux élèves une grande diversité d’approches plastiques allant de l’installation, à la sculpture et la nature morte, l’architecture ou la performance, à travers le prisme de la technique photographique comme une synthèse de ce joyeux métissage des cultures extrêmement coloré et dans des mises en scène souvent surprenantes !

Un vrai régal pour les plasticien.ne.s des Écuries qui ont profité de cette visite avec les précieuses informations de Camille.

"Nulla è puro rassemble quelque dix années de recherche du photographe vénitien Lorenzo Vitturi (1980) en un précipité des trois grands projets de cet artiste alchimiste : Dalston Anatomy, Money Must Be Made et son tout récent Caminantes.
De l’un à l’autre, il est question de circulation : des cultures, des corps, des formes et de leur hybridation féconde. Embrassant selon son expression une sorte de « libertinage plastique », Lorenzo Vitturi manie un langage de pigments, de textures et de formes sculpturales maintenues en un fragile équilibre.

À Dalston, quartier multiculturel de l’East End de Londres (sa ville de résidence), il s’intéresse au marché local. Il y réalise des portraits, collecte des marchandises délaissées en fin de marché, des paroles de clients et de marchands, puis assemble cette matière hétérogène dans l’espace de son studio. Se rencontrent alors l’exubérance propre au territoire et les fantaisies personnelles de l’artiste. Ses natures mortes deviennent le lieu où composer les images d’un monde globalisé, aux prises avec les effets de la gentrification et autres mutations. Un peu plus tard, il répètera ce processus à Lagos au Nigeria, traduisant sur place puis dans son studio londonien les mécanismes d’assimilation et de résistance à l’œuvre au sein du marché de Balogun, ville dans la ville-monde.

Son dernier projet, Caminantes, poursuit cette même mise en scène du mouvement de cultures, inspirée cette fois de l’histoire familiale. Il reproduit alors le voyage de son père, originaire de Venise, qui, dans les années 1960, entreprit de se rendre au Pérou pour ouvrir une verrerie de Murano. Cette autre histoire de migrations sera le point de départ pour l’artiste d’un long voyage fait de multiples allers-retours entre Venise et le Pérou, entre leurs cultures, leurs formes, leurs matières. Nulla è puro nous dit-il : dans son monde, qu’on aimerait être le nôtre, « rien n’est pur », tout est poreux."

Voir en ligne : Centre Photographique Rouen Normandie

P.-S.

Merci à Floryan pour les prises de vue lors de notre visite !

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